Seule Alphonsine pignochait dans son assiette. Souvent il lui fallait se lever pour verser un thé noir, épais comme de la mélasse. À l’encontre des hommes qui buvaient par lampées dans des tasses de faïence grossière d’un blanc crayeux, cru, et parfois aussi dans des bols qu’ils voulaient servis à la rasade, quelle qu’en fût la grandeur, la jeune femme aimait boire à petites gorgées, dans une tasse de fantaisie qu’elle n’emplissait jamais jusqu’au bord.
Après qu’il en eut avalé suffisamment, l’étranger consentit à dire:
-C’est un bon thé, mais c’est pas encore un vrai thé de chanquier. Parlez-moi d’un thé assez fort qu’il porte la hache, sans misère!
Germaine Guèvremont Le Survenant 1945
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Scène incluse dans le film de 2005.
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