22 septembre 2016

Et tombent

les branches.
 Ça me fait mal de les entendre chuter au sol et se faire réduire en copeaux.
L'automne commence raide.


J'en parle depuis des années, j'avais même commencé avec squirl, qui s'est évanoui de la Toile, gobé par on ne sait quelle araignée dans le plafond, j'en ai fait un en photos de mes théières d'origine locale, mais l'inventaire complet de mes quelques dizaines de théières est encore dans la liste "à faire". Non, je ne commencerai pas un bullet journal même si Solange rend cet outil très tentant et dit que "ça marche... relativement". Seulement ici:

  • inventaire théières automne 2016
MarshalN a commencé à inventorier ses yixing, celles qu'il garde:
  • Photos, brèves notes, capacité en ml.
Quand je consulte ces livres uniquement sur les yixing,

le plus petit est le moins disert:


  • matériau, modèle, artisan
celui du collectionneur ET amateur de thé s'en tient à ces points, en chinois et en anglais:
  • noms de la théière et de son fabricant, dimensions, thé à infuser dans cette théière
et celui qui a collectionné, écrit un livre, fait un film et fait don de ses théières yixing ajoute, :
français et anglais
  • marque, époque, propriétaire
Quand je feuillette ces livres,
l'accent est mis sur la fabrication


.
 avec plus ou moins de détails sur l'objet, l'artisan, le client.

Ce petit livre 
fournit l'essentiel de chaque théière: matériau, date, dimensions 
en pouces et en centimètres
avant de donner d'autres détails sur 

  • histoire, conception
ce que font aussi ces livres patriotiques nationaux
 chacun à sa façon

Finalement, ces livres de collections,

 l'une à vocation muséale,
Origine, appellation, date, matériau, dimensions
l'autre plus terre-à-terre avec ses 
  • prix 

dont il est bien précisé dans l'introduction qu'ils ne peuvent en aucun cas servir à des transactions.
Mais il m'a donné l'idée d'acheter un livre spécialisé 
non pas pour y comparer les prix estimés mais pour les descriptions
qui ne valent pas celles que je trouve parfois chez Drouot, exemple récent:
grande verseuse à thé au beurre
en alliage de cuivre et cuivre argenté, à base cintrée et panse fuselée, la prise et le déversoir en forme de têtes de dragon et de makara, la panse appliquée de têtes de monstres et frises de lotus, le couvercle sommé d'une prise en forme de bouton de lotus.
Tibet, XIXe-XXe siècles.  http://catalogue.gazette-drouot.com/html/d/fiche.jsp?id=6335130
  • vocabulaire: prise ou anse? bec, bec verseur ou déversoir? prise, frétel, bouton? 

À défaut de pouvoir l'acheter, j'ai emprunté à la bibliothèque le livre de Tina Carter 
fausset ou robinet?
destiné aux collectionneurs de théières et depuis mai, je suis un de ses conseils: glisser dans celle que j'acquiers un bout de papier indiquant la date, qui l'a offert, à quelle occasion, la provenance, le prix et le marchand si c'est moi qui l'ai achetée. Selon elle, il y aurait des programmes informatiques pour indexer une collection, mais elle ne fournit aucun lien dans ses adresses utiles, son livre datant de 1998.
Bon, la première puce est PHOTOS. Je vais étudier celles que j'ai déjà prises en 2006... et sans doute décider de toutes les refaire, en profitant pour mesurer, les dimensions sont essentielles, dirait-on. L'épaisseur du matériau me paraît cruciale, à moi.
Ho! je n'ai pas de Chigusa, rien qui vaille des millions. Que des objets chers à mon coeur, à mes yeux, à mes mains.
Comme les arbres.

08 septembre 2016

100 ans

Il ne manquait que quatre années à ma mère pour être centenaire aujourd'hui. 
Dans ses nombreuses lettres, je retrouve ce qu'elle m'a répondu à propos de la consommation de thé dans sa famille - 15 enfants plus les grands-parents paternels - dans les années 1920, sur une terre à Valin.

 Ma grand-mère paternelle aimait boire son petit thé avec un biscuit ou une beurrée de pain + beurre en après-midi comme collation. Papa prenait du thé au repas et maman aussi. Nous c'était du lait ou des fois avec cacao, mon frère Arthur aimait bien le thé fort quand il était au chantier l'hiver, mais en vieillissant il en buvait modérément. Etant jeunes, je pense que le café on connaissait pas ça. Mémère se faisait du café avec le dessus de la croûte du pain qui était cuit brun foncé, elle ébouillantait ça et sucrait et mettait du lait, au goût. Je pense que maman aussi s'en faisait (mais pour te dire que le principal c'était le thé).

Ce thé de chantier, si fort, était sans doute bouilli, ce qui peut nuire à la santé. J'ai vu récemment Ne m'envoyez pas de fleurs, (1964) dans lequel l'hypocondriaque parle de prendre un thé léger.
Quant aux croûtes de pain brun foncé (pour ne pas dire brûlées), on les retrouve historiquement chez les falsificateurs de chicorée, elle-même succédané du café.

Guillaumin 1859


 Maintenant tu me demandes des détails sur le thé. Nos grand-parents et parents buvaient du thé en feuilles qu'ils faisaient infuser dans une grande théière, et vidaient cela dans des tasses avec soucoupes, au goût avec lait ou sans lait, avec sucre selon le goût, mais c'était pas pour les enfants.

Ce n'étaient pas des Irlandais.
Maman reste au lit toute la journée, presque sans bouger. Malachy et moi remplissons les biberons des jumeaux avec de l’eau et du sucre. Dans la cuisine, nous trouvons une moitié de miche toute moisie et deux saucisses froides. Nous ne pouvons pas prendre du thé parce que le lait a tourné dans la glacière où la glace a fondu de nouveau et chacun sait qu’il est impossible de boire du thé sans lait sauf si votre père vous en donne de son mug pendant qu’il vous raconte les histoires de Cuchulain. 
          Les cendres d'Angela, Frank McCourt 1997

Ni des Japonais.