29 avril 2011

Noces

- C'est la question que ma femme m'a posée quand je l'ai demandée en mariage. Elle voulait savoir si j'étais fier de mon métier.
- Vraiment?
Je pense à sa femme, maîtresse de la cérémonie du thé. Elle a toujours accompagné son mari à l'étranger, où que ce soit, et s'est occupée des employés des succursales en les invitant à manger.
Aki Shimazaki  Mitsuba  2006 Leméac 

Il lut que la Compagnie des Indes orientales avait loué Bombay pour 10 livres par an à Charles II, qui s’en était retrouvé propriétaire, simple joujou parmi d’autres, pour l’avoir reçue en dot lors de son mariage avec Catherine de Bragance, et il apprit qu’au milieu du dix-neuvième siècle le consommé à la tête de veau était embarqué sur des bateaux passant par le canal de Suez pour aller nourrir ceux qui peut-être en rêvaient au pays du riz et du dal.  
Kiran Desai La perte en héritage Fides 2007 (The Inheritance of Loss 2006)

 - J’imagine que tu vas offrir à Avis et à son petit ami un service à thé plaqué argent, comme cadeau de mariage?
- Couverture électrique. 
- Quoi?
- J’avais proposé le service à thé en argent, mais Avis m’a dit qu’elle préférerait une couverture électrique. Elle aime avoir chaud au lit.

Alison Lurie Les amours d’Emily Turner Rivages 2006 (Love and Friendship 1962)

Ce sera un grand mariage, à ce qu’on raconte. Plus de sept cent invités. Gopal a demandé à Sohan Lal s’il pourrait installer un stand de thé, mais le seth a dit non : pour de telles occasions, il engage un traiteur, qui fournit les boissons froides, le café espresso et du thé de masala avec des machines en acier, des fours électriques et une armée de serveurs en uniforme.  
Sujit Saraf Le trône du paon 2009 Grasset et Fasquelle (The Peacock Throne 2007)

Ce fut le signal du réveil, la maison se mit à bourdonner sous l’énergie du mariage imminent. Margaret réveilla Muiris; elle sortit son costume, sa chemise, lui choisit une cravate, puis lui apporta du thé au lit 
Niall Williams Quatre lettres d’amour 1997 Flammarion 

Rudolf devait toujours se rappeler les premiers mois de son mariage comme le comble du bonheur, malgré l’échec de la récolte de thé, dû à la plus terrible sécheresse que l’on eût connue de mémoire d’homme à Gamboeng. Lorsque vinrent enfin les pluies salvatrices, elles entraînèrent l’apparition envahissante d’une ivraie particulièrement tenace qui empêcha à nouveau, d’une autre manière, la croissance des théiers. Rudolf n’en fut pas ébranlé, il était aux anges.
Hella S. Haasse Les seigneurs du thé 1996 (Heren van de thee 1992)


27 avril 2011

Vicariously

Quelle chance d'avoir un aperçu des voyages d'affaires qu'entreprennent plusieurs marchands de thé, à travers leur site ou blog, chacun avec son style, son oeil.  Mike est bref, Kevin est censé poursuivre, FX revient à sa guise, poétique ou instructif (26 avril!), Sebastian se tient plus à jour dans le Tea Tip (courriel). Les plus loquaces sont ceux qui ont des racines sur place: Roy et Stéphane.
Merci, messieurs, de partager vos joies et vos difficultés d'acheteurs.

17 avril 2011

Méthode

C'est en lisant l'introduction de Margaret Thornby (la partie concernée est disponible en ligne) que la question a surgi. Sa précision qu'aucun des salons de thé présents dans la quatrième édition de son guide n'a pu payer pour y être suppose qu'il existe des listes qui offrent cette possibilité. Pourquoi ne l'avais-je pas déduit?

Le guide de 2001 du Tea Council explique qu'on ne devient membre de la Tea Guild (née en 1985) que sur invitation, après une visite anonyme à l'établissement. Sur le site, je constate qu'à présent tous peuvent soumettre leur candidature s'ils pensent répondre adéquatement aux nombreux critères d'admission. Dans le livre de 2009, publié conjointement avec l'association automobile, les membres sont encore plus faciles à repérer par la photo qui accompagne leur description que par le logo de TG , tandis que les autres sont présentés en quelques lignes seulement.
Jane Pettigrew a son nom au-dessus de Richardson, qui prend la plume le premier dans l'introduction, et qu'on retrouve à la toute fin comme photographe et propriétaire de la maison d'édition qui publie la collection Tea in the City. S'étendant sur les joies du tourisme londonien, il ne mentionne pas avoir accompagné Jane dans les salons de thé et les hôtels. Tous deux sont connus comme le loup blanc dans le monde du thé, je ne vois pas comment, à moins de se déguiser, ils pourraient les visiter  incognito, comme le faisait Margaret Thornby. D'un autre côté, leur livre donne beaucoup plus de détails, peut-être fournis par les commerçants eux-mêmes mais non dénués d'intérêt pour l'éventuel client.
Ainsi les £ présents à la toute fin de chaque présentation sont-ils une précieuse indication pour le touriste qui décidera de se payer le plus d'afternoon teas possible, ou au contraire consacrera tout son budget à une expérience hors de prix en souhaitant qu'elle soit positivement inoubliable.
Et je me rends compte que je n'ai jamais codé $ dans ma carte du thé local que je tiens en ligne  (sans but ni lien commercial). On y retrouve, par contre, les traces de commerces fermés    , déménagés, récemment ouverts, visités * (anonymement), seulement repérés    .
Ma liste n'est ni sélective (le bon et le moins bon y sont présents) ni exhaustive (un absent notoire a vraiment été au-dessous de sa réputation lors de ma visite) et gagnerait à être plus méthodique, ne serait-ce qu'un meilleur aide-mémoire.
Tearooms had had a special meaning for Selina. She associated them with freedom. Only those people, she thought, who lived obedience for six and a half days of the week knew what liberty was. From Friday morning until the following Thursday noon she read aloud, matched wool, pushed the bath chair, or dreamed whilst « poor Miss Humphries » slept, but on Thursday afternoon she strolled out, dressed as she herself chose, to meet some friend at the local confectioner’s. They discussed their « posts », the Church, the Court, the necessity to keep in touch with fashion but not to be dominated by it, and the food. Her budget permitted her to spend only one and six, but such a sum offered vast possibilities of choice. She could have, for example, buttered toast or scones, a piece of plum cake, a tartlet, or some sandwiches. There was no temptation in expensive foreign-looking pastry. Selina collected teashops as wealthier people tasted wines. Sometimes she had taken the train into the country, ostensibly to pick bluebells, really to try out a recommended « Farmhouse Tea. » In one place the butter was good, another excelled in crumpets but the cakes were soggy; she had never found « the toast, the temperature, and the tea », as she paraphrased to Angelina gaily, all together. Then, that evening when everybody in the sombre hall except herself had been well over seventy, she had seen it suddenly, complete even to its name, the perfect meeting place, not smart but homelike, with gray primrose china and tiny, polished tables. « No, Selina, people always lose money on them, » Angelina had insisted. It had happened to be her free evening and they had been sitting together in her bedroom with the door open, in case Miss Humphries should call. « Of course, but nobody ever runs them properly; it’s the little things that they always forget, but men are so insensitive. » That, at least, was a point upon which they were both agreed. « Yes, but as often as not they are started by women, the fat and fussy type. Now look at that place we went last Saturday; the tea was filthy and the crumpets stank of margarine and there wasn’t a male in the place. »

...
There had always been nicely browned crumpets and thick gingerbread, rock cakes and buns, the sort of food people wanted after a hard day or some hours of freedom too precious to waste on lunch. Certain afternoons (she remembered Miss Humphries), all she could have swallowed were teacakes with just the right amount of butter.

One expected the owner to be eccentric and bad-tempered, and sometimes Mr. Dobbie was both; at a first glance he looked like an innkeeper, but to the initiate the passivity of his oblong face suggested tea and china.

Bryher Beowulf Pantheon Books 1956

11 avril 2011

Fini? Oui.

Les livres usagés que j'ai commandés le 21 mars sont arrivés entre le 29 mars et le 7 avril, de trois vendeurs différents.
Service très satisfaisant: prix raisonnables ou même plus, expédition rapide (la livraison dépend des postes), état des livres tel que décrit (aucune mauvaise odeur à l'ouverture). Bref, l'expérience déclenchée par une photo de la voyageuse, prise en se rendant pour la quatrième fois au British Museum
m'a fait visiter virtuellement ce salon de thé logé au sous-sol de cette librairie spécialisée, dont j'ai feuilleté le catalogue et suivi la recommandation d'Abebooks.
J'ai ainsi pu commander des livres que je cherchais depuis longtemps et ajouter le Tip-top Teashops, qui ne présente qu'un salon de thé à Londres même (Francine, le Maids of Honour est classé dans le Surrey par AA, dans les Western Hamlets par Richardson/Pettigrew, et dans le South East par Margaret Thornby!)
2001         - 2006(4e éd.)            - 2006                    - 2009
 Même avant d'avoir les problèmes de publication de photos que je rencontre aujourd'hui, j'avais commencé un tableau comparatif de ces quatre guides spécialisés dans les salons de thé, pour l'instant moins complet que celui de Paris.

08 avril 2011

Fini? Non!

Elle m'écrit avoir pris un thé lors d'un brunch dimanche et croit qu'elle en prendrait plus volontiers chez elle en infusant le sachet directement dans une tasse.
Je l'ai encouragée à trouver ce qui lui convenait le mieux. Vérifier la capacité des tasses qu'elle utilisera, la tendance étant aux chopes toujours plus grandes. Essayer tout nouveau sachet en l'infusant 3 minutes, pour ensuite ajuster plus ou moins selon sa préférence.

Et ce n'est pas fini au Japon non plus. J'ai commandé cette Kyoto

dans la semaine qui a suivi le tremblement du 11 mars et je viens de la recevoir mardi. Je ne l'avais pas encore amendée comme le recommande l'importateur quand j'ai lu l'alerte au tsunami hier midi. Les nouvelles des régions productrices de thé étaient rassurantes jusque là, qu'elles viennent de la côte ouest ou est des Etats-Unis, de France ou d'ici.