27 septembre 2017

Intrigue policière

Je viens de finir le dernier Robert Galbraith. J'aurais bien du mal à raconter cette intrigue aujourd'hui et en serai incapable demain. Par contre, j'ai relevé et me souviendrai de cette scène: 
Écoutez-moi, répliqua Strike en préparant du thé. Il est parti, d'après les voisins.
...
Strike plongea un sachet de thé dans chacune des deux tasses.
...
Les bruits émis par la bouilloire – claquement de couvercle, bouillonnement intempestif – allaient crescendo. La vitre se couvrait de buée.
...
Strike versa l'eau sur les sachets et remua pour mélanger le lait. La petite cuillère tintait sur les bords de la tasse.
...
Il lui tendit sa tasse de thé et s'enfonça dans le canapé en skaï qui, pour une fois, n'émit aucun bruit déplaisant.
La carrière du mal Robert Galbraith 2017 Grasset 
Les détails abondent mais on ne voit pas Strike verser du lait dans les tasses.
S'y trouve-t-il déjà quand il y "plonge" les sachets?😝
Impossible dans la sienne car il aime son thé noir, 
(Le thé de Strike n'avait aucun goût si ce n'est celui du lait, lui qui n'aimait que le thé noir. C'était à se demander ce que contenaient ces sachets.  Le ver à soie Robert Galbraith 2014 Grasset)
corsé, comme Robin sait le lui préparer.
Elle tendit à Strike une tasse de thé parfaitement infusé, comme il l'aimait. Au lieu de l'apaiser, cette attention l'énerva davantage. 
...
Robin but une gorgée de son Bettys Blend bien corsé. Elle ferait peut-être bien d'en acheter quelques sachets pour le bureau. On n'en trouvait pas d'aussi bon chez Waitrose à Ealing, et Strike aimait le thé qui avait du goût. 
Ce Bettys Blend est bu là:
“Allons chez Bettys”, suggéra Linda après qu'elles eurent enfin arrêté leur choix.
Bettys of Harrogate était une institution locale, le plus ancien salon de thé de cette ville thermale. Des vasques de fleurs étaient suspendues à l'extérieur, sous la verrière noir et or où les clients faisaient la queue pour entrer. La décoration de la salle était tout aussi charmante, avec ses lampes confectionnées dans des boîtes à thé, ses théières ornementales, ses sièges confortables. Les serveuses portaient un uniforme piqué de broderies anglaises. Robin adorait cet endroit.
         
Et justement ce matin, un article est arrivé dans feedly sur Taylors of Harrogate, qui a fusionné avec Bettys, un ancien concurrent, et ils ont créé ensemble le Yorkshire Tea. Ça ne devrait pas me surprendre 
mai 2010
mais la mémoire est une faculté qui oublie si rapidement.

Ah! oui, donc,  puisque le lait serait pour Robin - me faudra-t-il lire le premier livre de cette série pour connaître ses goûts à elle? - comment peuvent-ils partager un Thermos de thé?
Le lendemain matin, comme convenu, ils se retrouvèrent dans la salle de restaurant. Strike se plaça devant Robin pour qu'on ne la voie pas remplir leur Thermos à la fontaine à thé, puis ils garnirent leurs assiettes d'un monticule de toasts.

Me faudra-t-il les lire en anglais pour élucider ce point?

22 septembre 2017

Ho! Tonne!

Je le disais la semaine dernière: l'automne se balance encore dans le hamac de l'été, à tel point que le marathon  de dimanche est déjà annulé. 
Le doodle du jour est donc un peu décalé par rapport à notre météo actuelle mais il est porteur d'espoir: l'automne s'en vient et avec lui, le besoin d'un thé chaud.

15 septembre 2017

Ors

Ni Harvey ni Irma ne se sont rendus jusqu'ici, contrairement à Katrina qui nous avait amené des trombes d'eau en 2005, à tel point que j'avais renoncé à découvrir un salon de thé, fermé depuis. En fait, nous sommes plutôt en plein été, chaud et sec. N'empêche que j'ai entendu et vu le premier vol d'outardes ce matin, preuve que l'automne, qui se pointait au début du mois (6 degrés à l'aube du 1er septembre) et qui se balance dans le hamac estival pour plusieurs jours encore,
encore 14 jours sans pluie
en descendra forcément.
Et avec lui reviendront probablement les thés d'après-midi. Depuis la rentrée scolaire, j'accompagne mes crêpes du mercredi et vendredi midi de thé. Aujourd'hui, c'était 
Castleton Impérial de Vahdam, un FF cueilli le 9 avril 2017
reçu de celui qui n'a pas plus retenu ma préférence pour les Darjeeling 2nd Flush qu'il n'a remarqué l'absence de thé l'après-midi depuis deux mois.
C'est d'un collègue, apprenti apiculteur, qu'il m'a rapporté ce miel. Il est si bon que j'ai failli regretter de ne plus en mettre dans mon citron chaud du soir, avant de penser à en garnir mes crêpes. Oooyuum!
les ors de ma table

13 septembre 2017

Live

J'allais lui écrire au sujet d'Olivier qu'elle m'a offert il y a cinq ans
 et lui parler de ce thé d'olive qu'elle a des chances de repérer plus tôt que moi, puisqu'elle retournait en Grèce dimanche, quand j'ai reçu d'elle cette feuille métallique.
Je n'ai aucune intention de cueillir les feuilles persistantes pour les infuser, quelles que soient leurs propriétés thérapeutiques, j'apprécie cependant les légendes et les symboles qu'elles ont fait naître.

10 septembre 2017

Shanghaiing

Filleule est partie visiter son conjoint, en poste à Shanghai pour deux ans.
Cette ville est un verbe en anglais, comme je l'ai appris il y a quelques années dans ce roman:
« How do we know what size to get her? » I said once I was settled in Mike’s convertible. « We stop by the house and shanghai the basic item, » Mike said. « That’s how. » « Marcie? » I said.
« Yowsah, » Mike said. « Now your salts are ionizing. »
All the tea in China, de Katharine Topkins, 1962


En fait, mes idées préconçues sur cette ville viennent de récits de voyage, le plus vieux étant celui de Robert Fortune, 1852:

Je visitai un grand nombre de fermes, et je réussis à me procurer environ quatre cents jeunes plants que je rapportai en bonne condition à Shanghai, et qui doivent aujourd’hui pour la plupart pousser vigoureusement dans les plantations du gouvernement sur les flancs des Himalayas.
La route du thé et des fleurs, de Robert Fortune, édition de poche Payot et Rivages 1994

celui de Trudeau et Hébert en 1960:
Mercredi 5 octobre 1960
A une heure, thé avec le représentant local de l’Association culturelle, un homme racé et charmant. Il veut savoir ce que nous aimerions connaître de Changhaï, la plus grande ville de Chine avec ses 10 millions d’habitants, grand centre culturel et commercial, berceau du parti communiste chinois.
Deux innocents en Chine, de Jacques Hébert et P.E. Trudeau, Ed. de l’homme, 1972
Wednesday, 5 October 1960
At one o’clock we have tea with the local representatives of the Cultural Association, a cultivated and charming man. He wants to know what we would like to find about Shanghai - the largest city in China with its ten million inhabitants, the great centre of culture and commerce, the cradle of the Chinese Communist Party.
¨Two Innocents in Red China¨, by Jacques Hébert et P.E. Trudeau, 1968

et en 1987:
Mon ami de Shanghai n’échappe pas à la loi interdisant aux habitants d’héberger un étranger.
Je frappe du plat de la main sur la porte de Xu Xiaobing. Sa frêle silhouette m’apparaît… Nous nous tendons une main un peu molle, croyant vivre l’un et l’autre un étrange rêve. Il est 20 heures, je transpire comme une bête et mes vêtements sont imbibés de poussière…
-         Pardon d’arriver tard, lui  dis-je, Shanghai est la ville la plus étendue du monde, je me suis perdu plusieurs fois dans la banlieue.
-         Cher camarade français, bienvenue à Shanghai. Ma grand-mère va nous préparer le thé mais nous ne pouvons te garder pour la nuit. C’est la loi!
Un thé à Shanghai, de Jamel Balhi, Presses de la Renaissance Paris 2006

Sinon, ce sont les actualités, les films et les romans qui me les ont fournies:


Les Blancs de Shanghai ne se mêlaient pas à la Chine, l’immense Chine, cette inconnue dont ils ne convoitaient que l’argent et qu’ils ne savaient regarder qu’à travers les vases de porcelaine ornant leurs demeures. Des hommes, ils ne connaissaient rien si ce n’est les boys vêtus de blanc qui leur apportaient les cocktails du soir avec des « here you are, Sir », « here is your tea Ma’am » obséquieux.
Les orchidées rouges de Shanghai, de Juliette Morillot, 2001



All the servants at Hidden Jade Path liked Fairweather because he greeted them in Shanghainese and he thanked them for every little thing. They were accustomed to being treated by others as if they were appendages to trays of tea.
The Valley of Amazement d'Amy Tan 2013 Harper Collins


Il disparut avec force courbettes. Vieux Sung réapparut, avec une théière et deux tasses. Du thé vert chinois qu’il ne servait jamais aux clients étrangers de l’hôtel. D’un geste cérémonieux il plaça les tasses devant Yong et Stéphanie. Son comportement avait changé; sous l’apparence d’un vieux serviteur classique, il se montrait aussi un égal, un ami. Jen et lui échangèrent quelques paroles à voix basse dans le dialecte sibilant de Shanghai.
Jusqu’au matin, de Han Suyin, 1982 Editions Stanké

Mary nodded to the Shanghai cop. Dipping a teabag as though she were fishing in her mug, Wei said, « Assistant Deputy Minister Wong Pan working in Shanghai Culture Bureau, Modern History Section. Has responsibility, artifacts, relics, all recent antiquity of Shanghai. »Now there’s a government concept, I thought : recent antiquities. But apparently, that wasn’t the problem.
Shanghai Moon, de S.J. Rozan, 2009 Minotaur Books NY


“I imagine a Chinese tea house is not that easy to come by anymore,” said Theodosia.
[...]
“Luckily, the city of Shanghai is still blessed with a number of such structures,” said Mr. Liu. “However, with the current building explosion that's going on here...” A note of regret crept into his voice. “Well, we are gratified to see these tea houses go to public institutions, where they will be honored and appreciated.”
“Our museum in Charleston really loves it,” Theodosia assured him. “It's very popular.” 
Ming Tea Murder de Laura Childs 2015 Berkley


Arrivés sur une place où des coolies empilaient les uns sur les autres des sacs de briques destinées à la construction d’un long mur d’enceinte, le Portugais pointa l’index vers une vieille maison de bois devant laquelle se dressait encore une lanterne de pierre d’au moins trois cents ans d’âge.
- Voici la Vieille Lanterne. C’est la plus belle maison de thé de Shanghai.
- Elle est splendide!
- À vrai dire, c’est aussi la plus ancienne…
- De quand date-t-elle?
- De la dynastie des Song.
- Incroyable! Elle est en bois et elle tient encore debout!
Dans le perpétuel chantier urbain qu’était devenu Shanghai où les démolitions se succédaient à un rythme effréné, la préservation d’un tel fossile architectural était une sorte de miracle.
- À cette époque, l’endroit où nous nous trouvons était une île et, tout autour, il y avait un lac d’agrément. On raconte que le préfet qui la fit construire y passait ses journées à siroter du thé en  écrivant des poèmes, ce qui lui valut d’être destitué… En ce temps-là, on ne badinait pas avec les lois et les règlements, lorsqu’on était haut fonctionnaire de l’administration impériale.
L’empire des larmes Tome 1 La guerre de l’opium, de José Frèches, XO éditions 2006
Et cette recherche m'a permis de retrouver un extrait que j'attribuais en vain à un auteur chinois, simplement parce qu'il se situait en pleine révolution culturelle, mais qui m'avait fait une très vive impression:

Le sac était vidé. M. Wu en avait étalé le contenu devant lui. Il y avait là trois immenses plats de porcelaine, un ancien vase à riz, deux théières ébréchées mais - autant que Wang pouvait en juger - si fines qu’elles paraissaient remplies des transparences et des brouillards ensoleillés qui entouraient encore les sommets des tumuli comme des anneaux de dragon en sommeil....On regardait cette chose extraordinaire et distrayante: le vieux fou avait un petit marteau dans la main droite, et il cassait d’un coup sec chacune des pièces qui se trouvaient à ses pieds, après les avoir soigneusement retournées dans ses mains.
Cent vues de Shanghai, de Nadine Laporte, Gallimard 1997
Je compte bien réviser mes préjugés au fil des prochains mois.
Retourner au festival des lanternes, fournies par Shanghai, en plus d'un paysage miniature.
Filleule n'a pas réservé sur la nouvelle ligne directe, ayant préféré une escale de 2 heures à Beijing pour la moitié du prix.

07 septembre 2017

Livre gratuit

Je suis en train de lire Predictably Irrational - C'est (vraiment?) moi qui décide - de Dan Ariely et ses expériences sur nos réactions à la gratuité sont si intéressantes que je recommande son livre à tout le monde.
J'ai souri jaune en lisant ce courriel tout juste arrivé
Le livre Thé vert gratuit jusqu'au 2 octobre
d'une part parce que j'ai déjà acheté tous les livres de ces marchands de thé et que je ne bois pas de thé vert
et parce que ça me rappelle leurs pleines pages d'annonce dans la troisième revue Tea Journey que je leur ai commandée, préférant payer les frais d'expédition plutôt que d'attendre que la boutique du marché JTalon la reçoive
p.5
4e de couverture
 car la livraison est gratuite dès $50 d'achat, ce qui n'est précisé que sur leur site internet, pas en petits caractères sur ces pubs.
Le livre se détaillait $24.95 quand je l'ai acheté, la librairie RBray affiche $7.95 Épuisé.

04 septembre 2017

Enchères

Depuis quatre ans que Tsubo les a recommandées, je suis les enchères Drouot via l'alerte "thé" que j'ai pu créer. Les descriptions sont plus ou moins riches de détails, certaines sont presque des dictées pour artistes ou muséologues, d'autres sont hors sujet, complètement fourvoyées dans le "the" anglais. Je les accumule et les épluche en lots, éliminant rapidement les dernières, m'extasiant sur les premières,
Importante fontaine à thé en métal argenté, de forme ovoïde, posant sur une base carrée à quatre pieds griffes, ornée d'une frise ajourée à motifs ovales, ciselée de guirlandes de fleurs et feuillage, le couvercle surmonté de la prise de forme balustre, les anses à filets et attaches feuillagées. Gravée d'armoiries d'alliance surmontées d'un crest. https://www.drouotonline.com/publicLot/publicShow/7845624?id=7845624&action=publicShow&&controller=publicLot&lang=en
 m'attardant toujours aux rares samovars (salut, Romain Gary!), agrandissant certaines images lorsque fournies, cherchant les cuillères à thé dans les ménagères en argent, et lisant hier, avec étonnement et consternation, dans une assiette Limoges de 1918,
 cette chanson poussant le patriotisme trop loin à  mon goût:
Que Dieu punisse l'Angleterre
En rasant sur toute la terre (bis)
L'arbre à thé!...
Je ne saisis pas par quelle pirouette la chanson peut se conclure ainsi
L'homme de thé est un bon pote
Ah! ah! ah! oui vraiment,
L'homme de thé est bon enfant 
Où Job l'illustrateur a-t-il trouvé cette chanson dont l'auteur n'est pas nommé? Y aurait-il un autre couplet voyant se multiplier le théier?