Sorcières

J'ai déjà tant aimé l'Hallowe'en,

J'ai encore joué avec ce thème l'an dernier.

Mais depuis que j'ai commencé à lire le livre de Soma Chaudhuri, et encore cette semaine, un article sur des attaques perpétrées sur des femmes accusées de sorcellerie dans une plantation de thé, je n'ai plus l'insouciance nécessaire pour m'amuser aujourd'hui.

Caramel

Ma fille a apporté une boîte de thé au caramel de Kusmi. (Je lui ai extrait l'info: c'est chez Corneau Cantin qu'elle l'a achetée.)

En ne trouvant à l'intérieur qu'un dépliant sur leurs produits "santé", j'ai examiné de plus près l'extérieur de la boîte.

Thé noir de Chine aromatisé caramel

Une étiquette mal placée paraissait couvrir une partie des ingrédients. En enlevant le plastique scellant, j'ai bien vu qu'il ne servirait à rien de la décoller.

Black China tea with scents of caramel

Nous avons trouvé le goût de caramel assez léger, meilleur que celui de la Aero qui nous a servie pour effacer celui du pamplemousse partagé cet avant-midi, incomparablement supérieur au Mariage Frères dont le souvenir me hante encore. Comme elle reste ici un mois, je prévois lui en servir souvent au thé de l'après-midi. Peut-être aussi en crème caramel, en suivant la recette.

Cuivrée

Mon frère a déniché une autre bière au thé.

Extrêmement mousseuse.

Je l'ai trouvée "pas mauvaise", même après avoir lu que les ingrédients incluaient du thé à la bergamote.

Ce qui veut dire que j'ai dû en boire une demi-tasse, à force d'essayer de la verser sans col.

D.T.

De Dylan Thomas, qui fêterait ses 100 ans, je me répète "Rage, rage, against the dying of the day" à chacun de mes anniversaires. Je découvre aujourd'hui qu'une maison qu'il a beaucoup aimée offre un welsh tea, et en étudiant ce qu'est un bara brith, je me rends compte que j'en fais depuis des années.

Partout

Au supermarché voisin, je constate que le thé se retrouve partout.
Dès l'entrée, se trouve les offres de restauration minute et donc, des thés en tasse jetable ou en bouteilles.
Juste après, avant les étals de légumes, se trouve un comptoir réfrigéré de vinaigrettes, salades et jus. J'y ai déjà trouvé un thé à la grenade , la marque est encore présente mais la mode est maintenant aux jus de fruits ET légumes.
Entre les légumes et les pains, se dresse une étagère de faux vrac - tout est déjà emballé - où trônaient aussi des boîtes rondes de thé.
Entre la poissonnerie et la pharmacie, parmi les "aliments naturels", se trouvent, mais pas ensemble, quelques Tazo et Uncle Lee.
Dans le vaste couloir "oriental", les thés indiens d'un côté, chinois de l'autre.
Dans la rangée "kacher", les Wissotzky.
Au rayon café/thé, je ne repère plus de thé en feuilles. Les thés noirs classiques et nationaux se retrouvent à hauteur des mollets et des chevilles. Les capsules, majoritairement de café mais avec quelques marques de thé, occupent plus d'étagères que le café en grains et instantané ET les boîtes de sachets de thé.
Le thé apparaît aussi parmi les boissons gazeuses et finalement, mais rarement, dans le congélateur des crèmes glacées.
Même en cherchant bien, nous n'avons pas retrouvé les chères saucisses de canard aux bleuets et au thé vert, ni les délicieuses pâtes Haïku.

Styles

Que ce soit avec un s ou un z, je les appelle des tuques-à-thé, attribuable à cette affirmation:

Never trust a man who, when left alone in a room with a tea cozy, doesn't try it on. 

Billy Connolly

Je n'imagine pas un homme essayer de porter ces stupéfiantes voilettes. 

Ni ces jambières

qui sont des tea cosies pour thermos ou bouteilles isolantes. 

Même si je trouve admirables les tricots, je préfère les tuques-à-thé cousues, bien rembourrées ou avec doublure en feutre, du genre qui couvre toute la théière et qui se pose et s'enlève d'une seule main.

Opinions

Le NYT diffuse une video de 6 minutes, "Another tea?", mettant en vedette une grand-mère et ses amies de longue date qui se réunissent mensuellement depuis des décennies. La petite-fille a voulu montrer la force du rituel, et d'une année à l'autre, a retenu les mêmes fragments de la conversation qui reviennent presque mot pour mot. Les commentaires sont, comme toujours, partagés entre les bravos et les pouah, ceux qui se rappellent des scènes semblables avec leur mère et ses soeurs et ceux qui trouvent que répéter la même anecdote aux mêmes auditeurs, c'est radoter. J'aimerais pouvoir les classer: feuilles, sachets, bouteilles.

Perceptions

 Début 20e siècle, en Angleterre:

Au cours de la semaine suivante, il fit de nouvelles apparitions, sans jamais prévenir. Lors de sa première visite, il m'avait demandé si j'aimerais aller à un concert à Exeter et prendre ensuite le thé dans un hôtel de la ville. J'avais répondu que cela me plairait beaucoup. Il y avait eu, alors, un moment embarrassant, lorsque ma mère avait déclaré qu'elle ne me permettrait pas d'aller seule à un concert. Archie se hâta de l'inclure dans l'invitation.

Revenant sur sa décision, Mère dit que je pourrais aller au concert, mais qu'il ne saurait être question de prendre le thé dans un hôtel. Une des règles particulières de ce temps considérait qu'une jeune fille pouvait jouer au golf, faire du cheval, patiner, seule avec un jeune homme, mais qu'il était risqué de prendre le thé avec lui dans un hôtel. A la fin, on arriva à un compromis : Archie pourrait m'offrir le thé au buffet de la gare d'Exeter, un endroit assez peu romantique.

Agatha Christie Autobiographie 1977

Début 21e siècle, en France:

Il lui demanda ce qu'elle voulait boire. Son choix serait déterminant. Il pensa : si elle commande un déca, je me lève, et je m'en vais. On n'avait pas le droit de boire un déca à ce genre de rendez-vous. C'est la boisson la moins conviviale qui soit. Un thé, ce n'est guère mieux. À peine rencontrés et déjà s'installe une sorte de cocon un peu mou. On sent qu'on va passer des dimanches après-midi à regarder la télévision. Ou pire : chez les beaux-parents. Oui, le thé c'est incontestablement une ambiance de belle-famille. Alors quoi? De l'alcool? Non, ce n'est pas bien à cette heure-ci. 

 David Foenkinos La délicatesse 2009 Gallimard

Cutty Sark

La dernière des tea clippers. Eh oui, en anglais, les navires sont féminins, peu importe leur figure de proue. Pré-commandé au début d'août, le livre m'a finalement été livré hier. La couverture est différente de ce qui s'affiche ici, ou là-bas, et le musée lui-même ne l'offre pas dans sa boutique, une situation sûrement temporaire.

  Je savais qu'elle avait connu bien d'autres cargaisons après celles du thé, n'empêche qu'en consultant l'index

j'ai bien vu que le thé n'était que l'origine de cette clipper.
The Tea Voyages

ne durent que de la page 52 à la page 66.

Je savais déjà que cette tea clipper s'était fait couper l'herbe sous le pied avec l'ouverture du canal de Suez. J'ignorais que c'était seulement 5 jours avant son lancement, qu'elle allait devoir transporter du charbon pour ses concurrents, les bateaux à vapeur, qu'elle aurait bien du mal, à cause d'eux, à trouver suffisamment de thé à ramener en Angleterre pour couvrir ses frais, et qu'en 7 ans à peine, les clippers passeraient de 50 à 9.
Après ses huit transports de thé chinois

sa cale ne connaîtra plus qu'une fois l'odeur du thé, indien, de Calcutta à Melbourne en 1881.

IX

Une découverte étonnante en ce neuvième anniversaire
http://vimeo.com/63213492
Nearly Nine Tea, ballet moderne dans un salon de thé.

Que lis-tu?

Ces temps-ci, des instructions. C'est mignon, le livrel, petit, léger malgré ses dizaines de livres, mais ayant compris récemment pourquoi on parlait d'appareils intelligents - l'utilisateur ne se sert que de 10% des capacités de l'engin :-) - j'ai conclu que je résistais au livre électronique parce que ses nombreuses fonctions requièrent un apprentissage de ma part. Même tourner les pages n'est pas anodin.

Si je "feuillette" parce que je ne sais pas trouver l'index ou la table des matières, ou tout bêtement revenir à la page que je lisais parce que je n'ai pas repéré le marque-page, je perds un temps fou, ou alors j'éteins tout et me console avec un livre papier. Même le doigt, ou les doigts, ne doit pas se promener négligemment sur l'écran. Pour obtenir la définition d'un mot, il faut appuyer un peu longuement sur ledit vocable.

 

 Pour surligner un passage de thé, le simple fait de poursuivre sur la "page" suivante

 

 fait se déplacer tout le texte, ce qui nuit à la mémoire visuelle, fréquente chez les grands lecteurs: comment retrouver ce qui n'est plus dans le coin inférieur droit?

 

 

 Les instructions concernant ce que le ou les doigts peuvent obtenir de l'écran me donnent l'impression d'être à un cours de claquettes.

The Kindle reading application follows standard IOS gesture/action patterns with a few augmentations.                                  Single tap  Double tap

Two-finger flick up  Two-finger "scrub"

 

"Split-tap"  Two-finger double-tap and hold

Double-tap with three fingers  Triple-tap with three fingers

 Il me faut persévérer: les postes ont annoncé en décembre 2013 qu'elles cesseraient le service à domicile partout d'ici cinq ans, j'ai aussitôt prévenu mes boutiques virtuelles préférées que je cesserais de commander en ligne dès que les colis ne seraient plus livrés à ma porte. Même si j'ai espoir que les drones prennent la relève des facteurs, je dois m'assurer de ne pas souffrir de privation. D'où le livre virtuel. Quand je vois que T d'Arnaud Formal est maintenant offert sur kindle, je pense aux problèmes que j'ai eus pour le commander en 2011. Quand j'ai vu que The Perfect Tea Thief mettrait de "3 à 5 semaines" et qu'il était trois fois moins cher en version électronique, clic, je l'ai. Alors que The Cutty Sark, que j'ai précommandé au début août, devrait arriver avant la fin octobre. 

Vaut mieux que j'apprenne à pianoter.

Où lis-tu?

J'ai déjà dit que je suivais le soleil avec mon livre ou un écran.
À l'est, le matin en déjeunant, je lis lapresse+ sur le pad.

Au sud, quand je lis à voix haute. Le livre repose sur le BookSeat, qui peut soutenir et maintenir ouvert du plus mince à très épais, comme en ce moment l'autobiographie d'Agatha Christie.

À l'ouest, quand le soleil plombe dans les fenêtres de la maison voisine en avant-midi ou quand il arrive directement dans la fenêtre de la cuisine. Sur table, j'utilise le support de Guyon-Mailhiot.

À la toilette, les seules lectures sont celles des revues Scientific American et National Geographic, et des catalogues Lee Valley et HSchlemmer, ces derniers retenant sur le trône même les adversaires de cette pratique.

Au lit, où j'emploie le coussin de lecture pour lire quelques pages de Put the kettle on, dont j'ai découvert les vertus apaisantes après des films trop violents.

Après avoir révélé que j'avais installé l'app Kindle sur le pad parce qu'un livre DE THÉ  n'était disponible qu'en version électronique,

 il m'en a non seulement repéré d'autres, parfois pour un seul chapitre, il m'a aussi offert l'outil, bien plus léger que le pad et presque aussi petit que mon livre préféré quand je prends le métro.

En promenade, l'audioguide du Sentier littéraire, qui a été ajouté à l'application de l'arrondissement. (gratuite)

En ce moment, les textes sur l'automne transforment notre quartier en "virée des couleurs".
J'ai dans l'idée de me faire un audioguide thé-matique...

Quand lis-tu?

Il paraît qu'il y a une "saison de la lecture", pour une troisième année ici. Elle commençait avec le FIL (12 septembre) et se poursuivra jusqu'au SDL (mi-novembre).

Pendant le festival international de littérature, j'ai retrouvé la Biblio-thé

Comme l’air qu’on respire, la Biblio-thé appartient à tout le monde, c’est à dire à personne... Il ne faut donc pas hésiter à la copier, à la distribuer, à la mettre à disposition en tout lieu, à l’offrir. Bien entendu, on se fera un devoir de citer la source (Cercle du Thé et Temae).

Rien de plus récent que 2005 mais beaucoup de livres à découvrir, d'extraits à apprécier.  Comme sur cette page d'ailleurs: http://www.calilux.net/themes.htm/cit_the.htm

J'ai étudié les activités proposées par les bibliothèques d'ici et n'ai rien trouvé qui approche des Lectures en liber'thé auxquelles se rendra Francine, dans le cadre des escapages belges: elle y rencontrera l'auteure des Contes de la chambre de thé . Certaines bibliothèques invitent les participants à apporter tasses et théières.

Rien de suspect

Je viens de finir Opération Sweet Tooth de Ian McEwan. Publié en 2012 (Sweet Tooth), l'action se déroule essentiellement au début des années 1970, dans les services secrets.

Compatissant, le professeur nous invita à prendre le thé et nous traversâmes le Corn Exchange à sa suite, en direction de son collège.

Son appartement était plus exigu, miteux et en désordre que je ne m'y attendais, et j'eus la surprise de le voir rater la préparation du thé, rincer sommairement quelques tasses trapues et couvertes de taches brunes, renverser en partie sur ses copies et ses livres l'eau brûlante d'une bouilloire électrique crasseuse. Rien de tout cela ne cadrait avec ce que je découvrirais plus tard sur lui. Assis à son bureau, et nous dans des fauteuils, il continua de me questionner. Puisque je grignotais ses sablés au chocolat de chez Fortnum & Mason, je me sentis obligée de lui fournir des réponses détaillées.
[...]
Jeremy et moi nous rendions dans une librairie, et nous nous retrouvions à prendre le thé avec son professeur. Rien de bien étrange. Les méthodes de recrutement évoluaient à cette période, mais très lentement.

 Tellement lentement que l'afternoon tea était encore utilisé dans les années 2000, selon mes souvenirs de REAMDE, dans lequel je plongeais à pareille date l'an dernier.

After a while she had been invited to tea (the English kind) by a woman based at the British consulate in Vancouver, who again in a very genteel and deniable way wanted to know how it was all going and whether a Ph.D. from St.Antony's were still in her future, or might she consider taking a bit of time off first and gaining some experience in the world of work? Olivia had not ruled it out, and after that, the teas had become a regular thing and had led to luncheon interviews in nice London restaurants when she went home for the holidays.          Reamde, de Neal Stephenson 2011

 Il faut croire que cette approche a du bon. Dans les romans, du moins, le parfum du thé perdure sur la main qui tend la tasse.