Mesures

C'est la pincée de Thomas, avant-hier, qui m'a rappelé le pugille de mars. Je venais de lire dans 1001 secrets de thé cette indication de Lydia Gautier:

Quant aux thés très  volumineux tels que les thés blancs, les beaux thés verts ou jaunes de Chine, il vaut mieux prendre des pincées avec trois doigts. Comptez alors une pincée généreuse par tasse.

Cette même semaine, j'ai lu dans Le rendez-vous malais de Patrick O'Brian, Stephen le médecin expliquer à Jack le capitaine qu'un pugil est ce que l'on peut prendre entre le pouce et les deux doigts suivants. J'ai alors trouvé d'anciennes sources confirmant cet usage:
De Meuve 1695

 PUGILLE    Physique particulière - Pharmacie      

S. m. (Pharmacie) en latin pugillus ; mesure de fleurs, de feuilles, de graines, & d'autres choses semblables, contenant ce qu'on en peut prendre avec trois doigts, savoir le pouce & les deux doigts suivans. Les Médecins désignent le pugille dans leurs ordonnances par pug. j. mais le vrai mot françois est pincée. (D.J.)

Écrit par Louis de Jaucourt (D.J.)

Dimanche, 01 Décembre 1765

et d'autres parlant plutôt du contenu de la main fermée.
Personnellement, quand je prends une pincée, ce n'est qu'avec le pouce et l'index. La pincée avec trois doigts dont parle L. Gautier est exactement ce qui convient pour les thés volumineux, beaucoup mieux qu'une cuillère, et je crois que l'archaïque pugille devrait revenir au dictionnaire avant qu'un néologisme s'installe.