Acte 1TEMPS : un matin au début de l’automne 1898, après la défaite du mouvement réformiste de Kang Youwei et de Liang Qichao.LIEU : à Beijing, dans la maison de thé Yutai (Paix prospère).(Lever du rideau . Ces maisons de thé n’existent plus aujourd’hui. Mais il y a quelques décennies, on pouvait être sûr d’en trouver au moins une dans chaque agglomération. Là étaient servis, outre le thé, des gâteaux et des repas simples. Après avoir promené leurs merles ou leurs serins, les amateurs d’oiseaux ne manquaient pas de venir ici prendre un peu de repos. ET souvent, avec complaisance, devant une tasse de thé réconfortante, ils faisaient chanter et jouer leurs oiseaux favoris. Les négociations des affaires et la rencontre des entremetteurs se faisaient également autour des tables à thé. Les bagarres étaient monnaie courante à l’époque. A chaque bagarre, il y avait médiation. Celle-ci se réalisait également dans les maisons de thé. On voyait alors s’attrouper une trentaine voire une cinquantaine de bagarreurs qu’un médiateur essayait d’apaiser par son éloquance… (sic) Et tous finissaient par s’attabler ensemble. En prenant le thé et en mangeant des nouilles à la viande bien cuite – une nourriture bon marché, facile à préparer, uniquement servie dans les maisons de thé -, les deux parties se laissaient réconcilier : (sic) Et les bagarreurs, invités pour la rixe, devenaient parfois de bons amis. On constate par là à quel point les maisons de thé jouaient dans le passé un rôle important… C’était un lieu où l’on pouvait rester tout à loisirs sans forcément avoir des choses à y faire. )
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Acte IIITEMPS : Après la victoire de la Guerre de Résistance contre le Japon, à l’époque où les soldats américains et les agents secrets du Guomindang faisaient la loi à Beijing. Un matin d’automne.LIEU : Toujours dans la maison de thé Yutai.(Lever du rideau. La maison Yutai a perdu son élégance d’autrefois. Les chaises de rotin ont disparu. On les a remplacées par des bancs et des tabourets. Tout est devenu terne, la maison elle-même, sa façade, son intérieur et ses meubles. S’il y a quelque chose qui puisse retenir l’attention, c’est seulement l’avertissement « Gardez-vous de parler des affaires d’Etat! », écrit en énormes caractères et collé un peu partout sur les murs. A côté, figure le nouveau règlement de la maison : « On paie d’avance! »)
La Maison de thé de Lao She, Editions en Langues étrangères 2002 Chaguan 1957
J'ai lu cet été La moisson du Phénix d'Han Suyin (Stanké 1980
The Phoenix Harvest)De son côté, Lao She, comblé d'honneurs, avait été proclamé « artiste du peuple », il était député à l'Assemblée nationale, occupait une demi-douzaine d'autres postes officiels, et avait réussi à écrire vingt-trois pièces de théâtre, des poèmes, des ballades, et des articles, depuis son retour en 1950... Il semblait alors que rien de mal ne pouvait arriver à ces deux célébrités.
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Mais en août, les cibles étaient encore les ministères de la Culture et de la Propagande, les universités et les instituts. L'écrivain Lao She et d'autres « furent battus alors que brûlait devant eux un immense feu de joie où se consumait un gros tas d'accessoires de théâtre, de costumes d'opéra et de théâtre chinois, et d'instruments de musique. Lao She n'arrivait pas à comprendre qu'on pût le traiter de la sorte, après l'avoir tant honoré pendant dix-sept ans. » (note en bas de page : D'après un témoin, l'écrivain Yang Mo. Lorsqu'on trouva son cadavre dans le lac de la Paix, il serrait contre son cœur les écrits du président Mao, comme s'il y avait cherché l'explication du malheur qui s'était abattu sur lui.
Haïku ou cartoon? Je condense en deux cuillères à thé, rases ou combles. ©KH2005-2024
23 septembre 2015
Équinoxe
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