Ce petit livre a requis un outil
Tea A Very British Beverage de Paul Chrystal |
pour livrer tout son contenu.
Ce
qui lui donne un air ancien,
malgré qu'il ait été publié à l'automne
2014 et imprimé au Royaume-Uni.
( Nouvelle élégance? Le coupe-papier n'a dû libérer qu'une vingtaine de pages, insuffisant pour développer chez moi l'ardeur qui animait Nathalie Sarraute dans son Enfance*.)
J'ai
pris l'habitude de jeter d'abord un coup d'oeil à la bibliographie,
dans laquelle je retrouve plusieurs livres déjà en ma possession, ce
sont ceux que je ne connais pas que je cherche. Le plus vieux date de
1968,
ce qui voudrait dire que tout ce que citera l'auteur de plus ancien le
sera de seconde main, minimum. Dans ses remerciements, je découvre
l'existence de la Insch Tea Library,
logée à la Linnean Society,
(constituée de la collection d'un planteur, qui couvre de 1668 à 1951, à
laquelle s'ajoutent en 2004 les documents accumulés par Bill Grice).
Dans l'index, je repère certaines entrées inhabituelles et les étudie d'abord.
Dans l'index, je repère certaines entrées inhabituelles et les étudie d'abord.
Feminisation
of tea drinking, traité en pages 30-31, est difficilement discernable
car il s'agit plutôt des arguments pour et contre le thé, ainsi qu'en pages 34 à 36, qui discutent d'adultération et exposent les raisons avancées contre la consommation de thé par les pauvres. J'aurais
ajouté la page 25, où se trouve expliquée la consommation du thé par les
femmes dans leur maison, puisqu'elles sont interdites dans les coffee
houses, ainsi que le mouvement des suffragettes, qui occupe les pages 47 à 51.
On
crédite à la duchesse de Lauderdale les premiers afternoon teas,
à
Marie de Modène l'introduction de cette pratique en Irlande, et à Louisa
Twining
les allocations de thé aux domestiques.
Les
guerres mondiales ont influencé la consommation de thé: dans les usines
de munitions, les tea breaks ont été reconnus nécessaires, le thé
faisait partie des rations aux soldats, plus ou moins selon les armées,
les civils étaient rationnés, la Croix-Rouge en incluait dans les
paquets aux prisonniers, 75000 tea bombs (1 once chacune) ont été
lâchées sur les Pays-Bas occupés en avril 1941, et les bombardements sur
Mincing Lane - la rue du thé - en 1940 ont détruit de nombreux entrepôts
et bureaux de compagnies de thé.
Au
sujet de l'esclavage, ce serait plutôt le sucre qu'on ajoutait
abondamment aux tasses de thé qui était en cause. Ce paragraphe se
termine de façon sybilline:
"The sceptre of slave labour still hovers over the tea trade today, notably in the tea plantations of India."
Paul
Chrystal est souvent plus affirmatif, comme dans sa liste des
accomplissements de la British East India Company au cours de ses 250
ans de règne: ... Elle a donné la laine au Japon, le chintz aux USA, les
épices aux Caraïbes, l'opium à la Chine, la porcelaine à la Russie, le
polo à la Perse et le thé à l'Angleterre.
Son
livre, en plus de me rafraîchir la mémoire et de me faire lever un
sourcil, me fournit de nombreuses avenues à revisiter et à explorer plus
à fond.
*Folio 1684, p.81-82
2 commentaires:
Souvenir, souvenir... J'ai bien connu l'emploi du coupe-papier (au siècle dernier...), notamment chez PUF, et j'aimais cette excitation avant de découvrir ce qui se cachait derrière ces pages. Mais parfois, j'étais tellement impatiente que je n'en libérais qu'une partie à la fois! Je ne savais pas que cela existait encore aujourd'hui
;-) Je t'envoie l'extrait de Sarraute.
Publier un commentaire