24 novembre 2014

Persan

Je l'ai commandé sur son seul titre,
 
 car depuis la lecture de  Together Tea et de La maison des sables et des brumes - le film d'abord - les expatriés persans m'intéressent.
L'aurais-je acheté si je l'avais feuilleté en librairie? Probablement, collection oblige, mais le thé ne fait pas le poids face aux tisanes et aux recettes.
Néanmoins, la mise en page incluant l'écriture manuelle et les mots en persan aurait emporté le morceau même si le "chapitre" 1 sur les coutumes se limite à trois paragraphes sur l'hospitalité, le nazri et le ta'arof (échange rituel entre l'hôte et son visiteur).
 
Malheureusement, à mon goût, le chapitre sur la santé est bien plus long.
Les deux chapitres suivants détaillent les types de thés, y compris les tisanes, qui seront diversement mélangés au chapitre 6. Le thé persan "classique" serait à la bergamote. Le livre continue avec des recettes d'autres boissons (café, punch...), de mets typiques salés et sucrés, pour conclure sur un éventail de menus.
C'est dans les premières pages qu'on apprend que le thé est apparu en Iran à la fin du XVe siècle pour occuper la place laissée vacante par le café, trop difficile à obtenir des pays fournisseurs. L'Iran consomme aujourd'hui presque tout le thé qu'il produit (8e rang mondial, selon l'auteur*) depuis le début du vingtième siècle.
Le thé s'inscrit dans la vie sociale comme fréquent, quasi obligatoire à toute rencontre, au point que c'est une insulte de ne pas en offrir à quelqu'un.
Le thé est servi après le repas, grâce à un samovar, dans des estekans (verres en forme de tulipe) sur une soucoupe, léger ou fort (por rang ou kam rang), avec des cubes de sucre, sans lait (sauf le long de la frontière pakistanaise). La rose, que ce soit les boutons, les pétales ou l'eau, revient souvent parfumer le thé.
Il y a plusieurs pages pour expliquer l'unani, variante iranienne de l'Ayurveda indien.
Très instructif, même si le thé sert plus de pivot que de moteur, comme dans cet article. Quelques citations à l'appui de ces coutumes auraient été appréciées.
Le printemps dernier, après nos trente jours de jeûne du ramadan, j'ai acheté ici une chemise à un Arabe. Un Irakien, un ennemi de mon peuple.
Bien sûr, il m'a immédiatement parlé dans sa langue maternelle. Quand je me suis excusé et que j'ai dit que je ne parlais pas arabe, il a compris que j'étais persan. Il m'a offert du thé de son samovar et nous nous sommes assis sur deux petits tabourets en bois, devant sa vitrine. Nous avons parlé de l'Amérique et des années passées loin de chez nous. Il m'a reversé du thé, et nous avons joué au backgammon, en silence.
...
De bonne heure, jeudi matin, alors que je suis toujours étendu sur le tapis, près des baies vitrées ouvertes, mon fils me touche l'épaule pour me réveiller et me tend un thé chaud et quatre sucres.
Je m'assois et prends le thé, que je bois sans sucre.
Je le remercie en farsi de m'avoir présenté ses excuses et apporté du thé.
 André Dubus III La maison des sables et des brumes 2004 Robert Laffont 1999 House of sand and fog

*traduction (dans quel sens a-t-elle eu lieu?!) http://www.palaisdesthes.com/fr/the-a-z/comprendre-the/les-pays-producteurs-de-the/autres-pays
Autres sources: http://chathe.fr/THE_Production.html    
http://www.pages.fr/thes/THE_pays-producteurs-the.asp
http://www.pages.fr/thes/THE_pays-producteurs-the.asp   14e

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