24 mars 2007

Jules Verne

Quel thé! Il n'était pas à craindre que la maison Gibb-Gibb & Co., qui l'avait fourni, l'eût falsifié par le mélange malhonnête de feuilles étrangères, ni qu'il eût déjà subi une première infusion et ne fût plus bon qu'à balayer les tapis, ni qu'un préparateur indélicat l'eût teint en jaune avec la curcumine ou en vert avec le bleu de Prusse! C'était le thé impérial dans toute sa pureté. C'étaient ces feuilles précieuses semblables à la fleur elle-même, ces feuilles de la première récolte du mois de mars, qui se fait rarement, car l'arbre en meurt, ces feuilles, enfin, que de jeunes enfants, aux mains soigneusement gantées, ont seuls le droit de cueillir!

Jules Verne Les tribulations d'un Chinois en Chine 1875 éd. Lidis de 1961

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