Très intéressant d'entendre leurs commentaires, chacun de leur côté. Lui a encore des frissons quand il raconte comment il a vu un crabe tomber en amour avec une truffe, elle parle d'abord de frissons puis de vibrations causées par l'ambre gris.
Quand la truffe déclenche chez lui des souvenirs de tourtière avec ses notes de muscade et cannelle, je me rends compte qu'il ne vient pas de la même région que moi. La tourtière de chez nous est un appareil de gibier et pommes de terre cuit en croûte profonde tandis que notre pâté de viande est une tarte garnie de viande de porc hachée, sans aucune des épices familières à Montréal.
Le film regorge ainsi d'expériences intimes et personnelles, même en hôpital ou en laboratoire, de touches poétiques aussi quand le compositeur d'épices estime le parfum indispensable pour entrer en contact avec l'au-delà.
Le hasard a voulu que le matin même de la diffusion de ce film, nous soyions rendus au chapitre 47 du voyage au Caucase de Dumas, dans lequel il vante le nez, en citant Marlinsky.
Marlinsky a fait une espèce d'ode sur les nez géorgiens. Nous la citerons, n'ayant pas l'espoir de faire mieux que lui.[...]
Ne disons rien du service qu'il nous rend en se faisant l'intermédiaire entre notre âme et l'âme des fleurs.Le film ne cite ni Marlinsky ni Dumas et ne signale donc pas l'existence de la goulah.
Ils ont inventé un récipient qui les grise malgré eux, ou plutôt malgré le vin. C'est une espèce d'amphore que l'on appelle une goulah.
La goulah, qui est, en général, une bouteille à gros ventre et à long goulot, emboîte le nez en même temps que la bouche, de façon qu'en buvant on ne perd non seulement rien du vin, mais encore rien de sa vapeur. Il en résulte que, tandis que le vin descend, la vapeur monte, de sorte qu'il y en a pour tout le monde : pour l'estomac et pour le cerveau.La goulah provoquerait-elle plus d'ivresse du thé?
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