29 mai 2015

Habit vert

J’allais entrer de plain-pied dans ma plaidoirie quand j’ai vu passer cette silhouette reconnaissable par ses joues gonflées et ce regard las d’un homme qui a traversé bien des tempêtes. C’est Oscar Wilde. La propriétaire de l’hôtel le suit dans l’escalier avec un service à thé sur un grand cabaret rose. Je jette un regard à cet homme prématurément vieilli par un injuste procès de mœurs pour revenir à Bianciotti qui m’offre des yeux doux et purs délicatement posés sur un visage nu. Ainsi commence la soirée avec monsieur Bianciotti. Si j’ai pris du retard dans les présentations c’est que je suis en compagnie d’un homme qui dispose d’un temps infini, ce qui n’est pas votre cas, j’en tiendrai compte.

http://www.academie-francaise.fr/discours-de-reception-de-dany-laferriere

1 commentaire:

Thé noir a dit...

http://www.nytimes.com/2015/05/30/arts/international/dany-laferriere-a-guardian-of-french-joins-the-academie-francaise.html?