Quand j'ai eu quinze ans, ma tante Six, qui travaillait alors dans une usine de transformation du poulet, m'a offert une boîte de thé carrée en aluminium sur laquelle il y avait des images de fées chinoises, de cerisiers et de nuages en rouge, or et noir. Ma tante Six avait écrit sur chacun des dix morceaux de papier pliés en deux et insérés dans le thé un métier, une profession, un rêve qu'elle avait pour moi : journaliste, ébéniste, diplomate, avocate, dessinatrice de mode, hôtesse de l'air, écrivaine, travailleuse humanitaire, réalisatrice, politicienne. C'est grâce à ce cadeau que j'ai appris qu'il existait des métiers autres que la médecine, qu'il m'était permis de rêver mon propre rêve.
RU de Kim Thuy 2009 Libre expression
Haïku ou cartoon? Je condense en deux cuillères à thé, rases ou combles. ©KH2005-2024
21 mai 2013
Go, man, go!
Ce matin, c''est la photo de la Presse+ qui m'a fait lire l'article, aussi disponible sur le site de lapresse mais accompagné d'une autre photo, qui me parle moins. Peu importe, vraiment, puisque de toute façon, je souhaite tous les succès à l'auteure de ces lignes:
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2 commentaires:
Magnifique!
Quand je regarde dans les familles voisines, je ne vois aucun enfant d'ascendance vietnamienne qui ait reçu un tel cadeau. Kim Thuy exprime si bien qu'il était aussi rare qu'inestimable.
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