Londres, Nickerbocker Club, 12 octobre 1845, 15h30
Il faut dire que l’Écossais William Jardine avait eu une sacrée intuition lorsque, après quinze années passées comme infirmier sur les navires de l’East India Company, il avait décelé dans l’opium, extrait de la fleur de pavot – une plante cultivée à grande échelle en Inde -, « la » marchandise idéale pour qui voulait s’adonner au commerce avec la Chine et s’enrichir rapidement. Les autorités britanniques, soucieuses d’équilibrer la balance commerciale du royaume très affectée par les importations de thé – dont les Anglais avaient déjà fait leur boisson nationale - , de soie, de coton et de porcelaine en provenance de ce pays, encourageaient par tous les moyens les exportations vers l’Empire du Milieu. À cet égard, l’opium, qui était produit en Inde et ne coûtait presque rien aux Anglais, était le produit miracle, la denrée qui ne demandait qu’à être importée en Chine. Il suffisait d’obliger les Chinois à en consommer et, l’accoutumance faisant le reste, le tour serait joué.
José Frèches L’empire des larmes Tome 1 La guerre de l’opium XO éditions 2006
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