05 février 2020

Fais ce que dois

Avant la bordée de neige annoncée pour les deux prochaines journées, j'ai donné une deuxième chance au pu erh reçu en août 2019.
L'ayant trouvé si fade la première fois, j'ai augmenté la quantité de feuilles en détachant, avec les doigts, ce qui a bien voulu quitter le morceau que S avait extrait de sa brique achetée en Chine, je ne sais en quelle année.
Même gaïwan, eau bouillante, 30 secondes en tout (c'est-à-dire depuis la première goutte d'eau versée sur le bloc de feuilles jusqu'à la dernière de l'infusion transvidée dans la tasse en verre).
flash
Liqueur nettement plus foncée pour les mêmes 30 secondes.
sans flash
Odeur nettement plus présente... aigre, je dirais.
Goût plus présent aussi... malheureusement.
Encore cette échauffaison (terme un peu fort) de la langue vers la gorge, qui dure moins mais revient à la gorgée suivante, si petite soit-elle.
Cette fois, je finis cette première infusion, devoir oblige.
La deuxième sera d'une minute en tout (voir plus haut).

Encore plus foncée.
Encore plus prégnante,
même à cette distance, j'ai envie de la fuir.
J'en sirote quelques gorgées, je me retiens de me pincer le nez en penchant la tasse (ce que j'ai fait quand ma tante religieuse avait insisté pour qu'au moins je goûte à  une tranche de concombre). Une heure plus tard, l'échauffaison dans la cavité buccale perdure toujours, et je voudrais me savonner les deux narines pour me débarrasser de cette odeur.

Il n'y aura pas de troisième essai, ni avec ces feuilles, ni avec ce qu'il en reste dans la boîte.
Sans doute suis-je plus sensible à certaines odeurs - combien de gens me disent que le concombre ne sent rien -, c'est pourquoi je vais éventuellement le proposer à F, depuis trois ans en Chine (son employeur a jugé bon de l'éloigner à Taïwan dès le début de l'épidémie, et le rapatriera à Qcville si elle empire).



4 commentaires:

Francine a dit...

Je dis BRAVO pour ta persévérance mais je me demande si ta brique a été bien conservée, déjà lors de ta première expérience, j'ai trouvé sa couleur suspecte mais parfois les photos ne sont pas fidèles à la réalité. Sinon j'en déduis que tu n'es pas encore prête, l'apprivoisement peut durer, je l'ai vécu avec les thés japonais… Ne jette pas ta brique, rends les feuilles à la terre, c'est un très bon engrais!

Thé noir a dit...

Si je ne trouve aucun volontaire pour l'accueillir, c'est à la terre que je l'offrirai, bien sûr.

VanessaV a dit...

Oh je comprends cette sensation désagréable. Pas un pu'er mais je suis très sensible aux odeurs aussi, au point de me dire que c'est le sens que je souhaite voir disparaitre le plus tard possible. Je pourrais me substanter que d'odeur, d'où les rétro-olfactions si précieuses lors des belles dégustations.
Tu me donnes envie de replonger dans mes lives sur ce sens (et ce qu'il permet de comprendre de notre cerveau, de nos émotions, de nos souvenirs).
Bonne persévérance oui.

Oh Francine, il y a si longtemps...

Thé noir a dit...

Si je perdais l'odorat, je pourrais rincer le concombre avec une lampée de pu erh;-) Je nous souhaite, Vanessa, de ne perdre aucun de nos sens autrement que par le vieillissement pur.