Ce
paniqtitaq... ne serait-ce pas... la bannique? Pain plat poêlé, c'est bien la bannick, ou bannock. J'en ai mangé il y a quarante ans, quand une amie est revenue d'un stage d'archéologie à la baie d'Ungava. À l'époque, on ne parlait ni de Nunavik, ni de Nouveau-Québec, seulement du nord, que ce soit pour travailler au chantier de la Baie James ou pour aller pêcher.
J'ai trouvé toutes sortes de recettes sur le Net, avec des oeufs, du beurre, du sucre, des fruits, cuisson au four ou en friture!!! L'amie, en Grèce depuis longtemps, a pourtant retrouvé sa recette, qui correspondait à mes souvenirs: farine, poudre à pâte, sel, goutte d'huile, eau, cuisson au poêlon de fonte. Les stagiaires étaient
cook à tour de rôle, ses quantités (10 tasses de farine!) excédent mes besoins, j'ai donc pris celles de
cette recette: 1 tasse de farine, ½ c. à thé de sel, 1 c. à thé de poudre à pâte, ½ tasse d'eau. J'ai ajouté une goutte d'huile, avant d'en verser 1 cuillerée dans le poêlon de fonte, mis à chauffer sur le rond à feu doux. En ne mélangeant qu'à la fourchette, j'ai rapidement obtenu une boule, que j'ai déposée dans le poêlon huilé.
J'ai saupoudré un peu de farine dessus, avant de l'aplatir pour couvrir le fond de la poêle.
J'ai couvert et laissé cuire 20 minutes à feu doux. La pâte avait gonflé,
et doré! Moi qui me souvenais d'une pâte qui restait blanche là où il n'y avait pas de cloques noires! Je l'ai laissée cuire, couverte, encore 15 minutes à feu doux.
Et c'est là que j'ai admis sa
ressemblance avec des scones. Bien chaude, avec du beurre, je peux comprendre les délices qu'elle présente autour d'un feu de camp, au fond des bois, au bord d'un lac. Avec un thé bien chaud et sucré, n'importe quel explorateur devenait un ami en offrant un morceau de bannick.