18 février 2014

Clair de lune

À 5 heures hier matin, la lumière n'était pas celle qui rejaillit normalement dans notre cuisine, en provenance de celle des voisins qui laissent toujours une ampoule allumée la nuit. Le rayon de lune entrait au même angle que celui du soleil vers les 3-4 heures de l'après-midi depuis le 20 janvier et causait des ombres aussi nettes. J'ai horreur d'allumer le plafonnier la nuit, cette fois je ne voulais même pas allumer la théière-veilleuse qui me guide habituellement dans la préparation de mon déjeuner. À l'aveugle, donc!
Depuis 2007 que je possède cette bouilloire électrique, je connais son poids une fois qu'il s'y trouve suffisamment d'eau du robinet pour ma consommation du matin. Je n'ai qu'à la reposer sur son socle, toujours branché, et à abaisser son bouton pour qu'elle s'éclaire de bleu. Pendant qu'elle chauffe, je rapproche la théière et sa tasse, vais chercher le Kosabei, saisis la cuillère à thé - en bois, toujours déposée dans un verre à thé marocain au fond du comptoir - pour mesurer les feuilles, que je palpe de la main gauche pour vérifier que la cuillère n'est ni comble, ni vide, et je verse dans le filtre métallique. Quand le sifflement de la bouilloire s'éteint d'un clic, j'incline celle-ci sur la théière, blanche tout de même, et je verse, plus doucement que d'habitude, ma main gauche posée sur le ventre de porcelaine, guettant le niveau de chaleur pour cesser de verser. Couvrir. Repérer à tâtons le minuteur, appuyer sur les deux boutons de gauche en même temps pour remettre à zéro, appuyer 4 fois sur l'extrême gauche, démarrer avec celui de droite, chaque action confirmée par un bip. Pendant ces 4 minutes d'infusion, je note, sous la seule lumière lunaire qui s'est élargie, l'heure et le nom du thé dans mon five year memory book, son signet toujours à la bonne journée. Je mets mon muffin à chauffer au micro-ondes. Je coupe le sifflet du minuteur avec le bouton de droite, je verse tout le thé dans la tasse et je file m'asseoir à l'est où j'ai vu le soleil se lever avant d'avoir fini de lire lapresse+ sur le iPad.

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