23 octobre 2013

Le fil du temps

Octobre est mon mois d'anniversaires technologiques: 15 ans avec Teamail, 8 ans de blogue. En cherchant le logo du premier - en vain jusqu'à présent - j'ai trouvé 
- un cahier quadrillé qui date du siècle dernier (!!), dans lequel j'ai pris des notes autour des cha no yu auxquels j'ai assistés au jardin japonais,
- trois exemplaires de la brochure distribuée à l'époque, dans laquelle je prenais aussi des notes
- une version en anglais partagée avec Teamail, qui était à ce moment-là avec onelist.


Je me souviens que les administratrices (listmoms) tenaient à un hébergeur gratuit, sans publicité dans chacun des messages, et elles l'ont obtenu en passant à egroups, puis à yahoogroups.
Dans ce même cahier quadrillé, je trouve ce projet de site web, utopique car requérant trop d'apprentissages techniques.

J'avais beau suivre depuis des années ce qui n'a été nommé blog qu'en 1999, blogue plus tard, je n'ai fait le saut dans la blogosphère qu'en 2005, choisissant blogger pour des raisons directement calquées sur celles de Teamail: gratuité et sans publicité. Je ne voulais, et ne veux toujours pas tirer profit de cette passion du thé, seulement la partager, sans attache.
Et voilà que la disparition subite de Philippe, apprise par la bande, me force à regarder l'avenir.
Qu'arrivera-t-il à son blogue Addictea? Avait-il pris les précautions offertes par gg depuis avril?

Je n'arrive pas à décider comment léguer les théières, les livres, tout ce que j'accumule autour du thé sans que ce soit un fardeau, et maintenant il me faut aussi planifier ce qui adviendra du blogue, des fichiers texte, des photos, des courriels... Garder? Jeter? Éparpiller? Prévoir? Tirer à pile ou face? Feuilles? Sachet?
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3 commentaires:

Leaf a dit...

C'est une pensée qui me tourne en tête aussi depuis une semaine... Mes blogs peuvent mourir de leur belle mort, ça ce n'est pas un souci...

Mais honnêtement, j'aimerais que mes ustensiles servent encore, que mes thés soient bus. J'adorerais choisir à qui reviendra telle tasse, telle théière ! Mais mes amis buveurs de thé sont presque tous en Europe. Qui prendra le temps et le soin d'emballer correctement chaque fragile théière ou galette de puerh pour l'envoyer à un destinataire outre-atlantique ? Est-ce je devrais le faire moi-même avant de mourir ? Et qu'arrivera-t-il si je meurs brusquement, comme Philippe a été fauché dans la fleur de l'âge ?

Et puis, ça a coûté cher, tout ça... est-ce que ça ne vaudrait pas mieux plutôt de laisser ma famille les revendre et profiter des sous que ça leur laisse ? Mais dans ce cas, s'ils n'y connaissent rien, comment feront-ils pour déterminer leur valeur ?

Toutes ces questions auxquelles je suis incapable de trouver de réponse...

Thé noir a dit...

C'est exactement ça. La réponse existe pourtant, mais pour qu'elle nous satisfasse, il faut y consacrer du temps et des efforts qui, lorsqu'on a déjà eu à vider une maison après un décès, paraissent disproportionnés, inutiles même.
Merci, Leaf, d'avoir annoncé la mort de Philippe (le lien vers ton article se trouve dans le titre du mien).

Leaf a dit...

Un jour, je constituerai une liste de mon matériel, avec le prix et tout... ou alors j'aurai une étagère avec une place pour chaque théière et chaque tasse, au bas de laquelle j'inscrirai le nom et l'adresse de la personne à qui j'aimerais que ça revienne... peut-être les deux.

Si je m'y prend à temps, du moins. Tant qu'à y être, c'est peut-être une question à aborder avec sa famille... (Mais chez moi, c'est pas le moment, l'ombre de la mort plane déjà trop dans les environs.)


Pour Philippe, c'était la moindre des choses -- il fallait que les gens le sachent, c'est tellement important. Rester avec ses questions sur l'absence de quelqu'un, c'est bien plus terrible qu'apprendre son sort...