11 novembre 2012

Jour du souvenir

Peu de gens se sont passionnés autant que moi, je pense, pour la chansonnette française quand elle nous est arrivée, vers 1930. Auparavant, nous ne chantions guère, en français – sauf quelques exceptions qui franchissaient l’Atlantique on ne sait comment - , que les mauvaises traductions des chansons américaines. Puis, tout à coup, il y eut une sorte d’invasion. Cela s’est fait avec le film parlant, je pense. Les Québécois, qui étaient, dans ces deux domaines-là, américanisés jusqu’à la moelle – bien plus que maintenant, on n’a pas idée - , furent stupéfiés.
A moi qui n’ai jamais aimé les grosses manières, cela plut tout de suite. Je passais des heures près de l’appareil à écouter La Palma, Pizella, Jean Clément, Florelle, Henri Garat, suivis, un peu plus tard, vers 1935, de Lys Gautry, Jean Tranchant, Guy Berry, tous ces noms que la guerre a effacés. Je savais toutes leurs chansons par cœur et il m’arrive, parfois, de me surprendre à turluter un air venu des sous-strates de mes souvenirs… avec les mots qui suivent…
« Y avait un thé tango
Avec trente-six négros…

Claire Martin (Montreuil) La joue droite (publié en septembre 1966) in Dans un gant de fer  2005 Les Presses de l’université de Montréal  Bibliothèque du nouveau monde

« La fortune a permis que ce soit elle qui annonce la fin de la guerre, le 8 mai 1945, l’un des très grands bonheurs de sa vie. »

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