Si tu peux voir détruit le meilleur Long jing
Et sans dire un mot, lever ta tasse, sourire,
Ou perdre en mille éclats ta plus précieuse yixing
Sans un geste et sans un soupir,
Si tu peux raffoler sans être fou d'amour,
Si tu peux espérer, te forcer à attendre
Et devant le brouet déposé à ton tour
Pourtant saluer et te détendre,
Si tu peux supporter de voir ton meilleur bol
Tripoté par des gueux, soulevé par les sots,
Et d'entendre leurs bouches imiter tes paroles
Sans lancer, toi, un gros mot,
Si tu te sens Chinois en buvant le thé vert,
Si tu te sens Anglais en buvant le thé noir,
Et si tu peux aimer tous les thés de la terre
Sans qu'un seul soit obligatoire;
Si tu sais réchauffer et couvrir la théière
Sans jamais dépasser cinq minutes au chrono,
Verser, en t'appliquant mais sans faire de manières,
Goûter sans faire de numéro,
Si tu dis n'aimer point et non pas détestable,
Si tu peux être honnête et jamais insultant,
Si le thé était bon, s'il était imbuvable,
Remercie toujours poliment,
Si tu peux accepter chaï, tsampa ou matcha
Et t'incliner pour exprimer ta gratitude,
Si tu peux vider ta tasse ou ton bol de bois
Et conserver ton attitude,
Alors Yunnan, Darjeeling, Uji et Ceylan
Seront plus que des noms dans ta géographie
Et, ce qui selon moi est le plus important,
Tu infuseras de thé ta vie! ©KHMMX
Merci, Rudyard!
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