Shanghai, 12 juillet 1846José Frèches L'empire des larmes tome 1 XO 2006
Lorsque le jeune Dauphinois frais émoulu de l’École des langues orientales avait été reçu en tête à tête par le ministre des Affaires étrangères et président du Conseil François Guizot en personne dans son immense cabinet de travail tendu de brocart de soie lie-de-vin, l’historien aux rouflaquettes élégantes lui avait susurré, après lui avoir fait servir une tasse de la manufacture de Sèvres remplie de thé :
- Buvez-moi ça, mon cher… Voilà ce que nos amis anglais importent de Chine sans que ça leur coûte un centime!
- Mais comment font-ils donc, ces Anglais, monsieur le ministre, pour disposer d’un tel breuvage sans débourser un sou? Je n’ai jamais bu un thé aussi parfumé que celui-ci! avait objecté le jeune homme, pas intimidé pour deux sous.
- L’opium, mon cher… l’opium! Vos Anglais, mon bon ami, eh bien, voilà leur astuce : ils vendent fort cher de l’opium aux Chinois et leur achètent du thé et des porcelaines fort bon marché… Il suffisait d’y penser! Ah! si nous avions en France des commerçants de la trempe de ces deux Écossais Matheson et Jardine… ce pays serait autrement plus puissant… avait soupiré Guizot.
Haïku ou cartoon? Je condense en deux cuillères à thé, rases ou combles. ©KH2005-2024
12 juillet 2009
Commerce
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