13 août 2007

Mieux vaut en rire

Je me levai, vaincu, et descendis au salon avec Monsieur Bernardin, laissant dans la chambre ma pauvre femme toussotante. L’intrus s’écrasa dans son fauteuil. Il prit la tasse de thé que j’avais préparée avant de monter. Il la porta à ses lèvres. Je jure qu’il me la tendit en disant:
-C’est froid, maintenant.
Je restai un instant décontenancé. Ensuite, un fou rire s’empara de moi: c’était énorme! Être grossier à un point pareil, ce n’était pas concevable. Je riais, je riais et une demi-heure de crispation fondait dans cette hilarité.

Amélie Nothomb Les Catalinaires 1995

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