30 octobre 2018

Équivalents

Au printemps 2017, j'ai lu The Tea Girl of Hummingbird Lane de Lisa See. Une critique déplorait que la minutie des détails concernant le thé alourdisse l'histoire
At times the author’s research strains Tea Girl, weighing the story down with a fair amount of minutely detailed tea production methods.
Au contraire, quelles délices! Des pages et des pages dans les montagnes théières de Chine, de 1988 à 2016, l'histoire et les bienfaits habilement amenés par les travaux scolaires - du primaire à l'université - de l'héroïne avec sa galette de thé, le commerce avec ses hauts et ses bas, expo et bulle.


Cet été, la Théière nomade s'est enthousiasmée pour la version française, que j'ai empruntée à la bibliothèque. La traduction est quasi littérale et rien ne manque du thé, coupures que j'ai déjà malheureusement constatées dans d'autres romans. Quasi comme Pékin plutôt que Beijing, Fleur de Minuit plutôt que Midnight Blossom - la fille au thé de Hummingbird Lane n'habite pourtant pas l'allée des Colibris -, soeur plutôt que fille, ce qui n'affecte guère le sens, mais parfois le contraire est dit:
it's all I can do to keep from running to him for solace 
   je parviens à peine à me précipiter vers lui pour chercher le réconfort
ou le chiffre réduit, sans grand effet
ten cups of tea a day
  sept tasses de thé par jour 

mais au moins une fois  en annulant l'impact du calcul
for eight years   
  pendant huit jours
ou en plaçant des buveuses de thé anglaises parmi les vendeurs présents à la World Tea Expo plutôt que des English tea-cozy ladies.

Depuis le début de ce siècle, je remarque l'allongement des remerciements, attribuant au plus léger contact le rôle qui lui revient dans l'élaboration du livre. Cette auteure n'y manque pas dans les dernières pages, depuis le titre incomplet qui lui trottait dans la tête, jusqu'à ses voyages en Chine pour se documenter sur le Pu'er. Elle a sans doute elle-même subi les cigarettes fumées par les producteurs de thé pendant les dégustations, mais elle s'est contentée de le faire raconter par son jeune personnage américain.  Elle a visité la World Tea Expo, nommant les conférenciers - dont Kevin Gascoyne -, les importatrices, les marchands. Elle énumère aussi les ouvrages consultés, livres et sites web, toutes informations que j'apprécie trouver.



1 commentaire:

Thé noir a dit...

Une amie me signale un article de Lisa See dans le Traveler de mars 2019 https://www.nationalgeographic.com/travel/features/one-perfect-cup/ contant justement un de ses voyages dans les provinces théières de Chine.