Alors je pars.
Comme ça.
Mon père court derrière moi. Il ne me
pose pas de question. Il me dit: c'est l'heure du chado. La
cérémonie du thé.
Je le suis. En silence, nous comprenons
que cette cérémonie est la dernière.
Dans le visage de mon père, toute joie
disparaît.
À la place, un visage éteint. Ni
triste ni désespéré ni en colère.
Un visage mort.
À la fin du chado il me donne
une grue en origami.
Il sort sans un mot, sans un regard,
sans me dire au revoir.
Alors je pars.
Monsieur Origami, de Jean-Marc Ceci 2016 Gallimard
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