26 mai 2018

Lis, là

Alors je pars.

Comme ça.
Mon père court derrière moi. Il ne me pose pas de question. Il me dit: c'est l'heure du chado. La cérémonie du thé.
Je le suis. En silence, nous comprenons que cette cérémonie est la dernière.
Dans le visage de mon père, toute joie disparaît.
À la place, un visage éteint. Ni triste ni désespéré ni en colère.
Un visage mort.
À la fin du chado il me donne une grue en origami.
Il sort sans un mot, sans un regard, sans me dire au revoir.
Alors je pars.
          Monsieur Origami, de Jean-Marc Ceci 2016 Gallimard


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