Ce n'est pas en prévision de l'arrivée de Sandy que j'ai couché mes théières.
Ce n'est pas pour l'Hallowe'en que les étagères sont fantômatiques.
Haïku ou cartoon? Je condense en deux cuillères à thé, rases ou combles. ©KH2005-2024
Peu de temps après sa nomination au poste de gouverneur, il se produisit pourtant un épisode similaire, encore plus déconcertant. L'un de ses frères aînés travaillait dans un bureau de vente de thé, denrée dont il était un spécialiste. L'économie prenait de l'essor en ce début des années cinquante, la production augmentait, et le Comité local du thé voulait faire de lui un gérant. Au-delà d'un certain niveau, toutes les promotions requéraient l'aval de mon père. Quand la recommandation dudit Comité atterrit sur son bureau, il la rejeta sans appel. Sa famille fut outrée, ainsi que ma mère. « Ce n'est pas toi qui lui donnes une promotion, explosa-t-elle. C'est sa direction. On ne te demande pas de l'aider. Mais tu n'as pas à le bloquer non plus! » Mon père riposta que son frère n'avait pas les capacités nécessaires pour ce poste, et qu'il n'aurait jamais bénéficié de cet avancement potentiel si lui-même n'avait pas été gouverneur. La tradition voulait depuis longtemps que l'on devance les volontés des supérieurs hiérarchiques, pour se les concilier, souligna-t-il. Le Comité du thé fut indigné par l'attitude de mon père qui prêtait à sa recommandation des motifs cachés. En définitive, il se mit tout le monde à dos, et son frère ne lui adressa plus jamais la parole.