21 janvier 2011

Conjonction

J'aime ces correspondances entre mes lectures parallèles.
Le juge se rappela alors avoir vu parfois sur des façades de temples ou d’autres bâtiments de superbes inscriptions de plus de six pieds de haut, signées « Le Vieux Lou ». Il regarda alors l’affreux moine avec un respect nouveau.
- Comment faites-vous pour tracer ces inscriptions gigantesques? lui demanda-t-il.
- Je monte sur un échafaudage muni d’une brosse de cinq pieds de long et je trace mes inscriptions en me déplaçant le long d’une échelle disposée en travers. Demandez donc à vos domestiques de me préparer un plein baquet d’encre, Lo!
Robert Van Gulik Assassins et poètes
J’ai acquis une intuition aiguë, très élaborée de la substance et l’essence d’un coup de pinceau. Heureusement, nos séances incluaient le rituel du thé, où il sortait son pot de miel pour sucrer l’eau chaude, ce qui était un grand luxe;    ...
Quand j’arrivais, je devais d’abord préparer le thé, parler avec son oiseau, respecter son silence pendant qu’il broyait l’encre.
Fabienne Verdier Passagère du silence
Nicolas Zufferey, dans le catalogue du Musée Mariemont "Le thé, histoire d'un art de vivre":
À partir de la fin des Tang (618-907), la peinture et surtout la calligraphie partagent avec le thé la simplicité des matériaux et la sobriété des tons. L'usage de l'eau dans la calligraphie peut se comparer à son usage dans le thé: dans les deux cas, on mélange à un peu d'eau un produit provenant de la nature: les feuilles vertes dans le cas du thé, le noir de suie pour l'encre dans le cas de la calligraphie.
Et il cite Su Shi (Su Dongpo 1036-1101): "un thé merveilleux et une calligraphie magique sont tous deux parfumés."
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4 commentaires:

Francine a dit...

Cela me rappelle de douces lectures... et j'aime beaucoup la citation

Thé noir a dit...

Eh oui, Francine, c'est toi que je remercie pour "Le thé, histoire d'un art de vivre" que j'ai pu emprunter à la GBib à défaut de le trouver en librairie. J'ai eu beau fouiller dans la Tea Box,le caractère cha n'apparaît dans aucun des livrets Chine-Taiwan-Japon, je ne l'ai repéré que sur un verre.

VanessaV a dit...

Oh j'adore ces ponts entre lecture... surtout entre encre et thé d'ailleurs...

Thé noir a dit...

Oui, entre autres, tu as écrit un très beau billet qui commençait avec "Le thé dans l'encrier" de Brochard, passait à l'entrevue de Fabienne Verdier, puis à Kant, pour finir avec le thé en zhong. Avril 2008.