28 janvier 2018

Allez hop

En tête, sinon je ne m'autorise aucune acquisition.
Ni emprunts.
Je commence par les trois derniers livres lus, empruntés à la Grande Bib en novembre, renouvelés jusqu'à la limite, pas photographiés, il faudra donc que je les décrive alors qu'une photo de groupe aurait tellement parlé.
Ils traitent tous du thé japonais et bien sûr, il y a des recoupements. J'insisterai donc sur les différences.
Le plus récent (2015 Chêne) , le plus grand, le plus lourd (1 kg de papier glacé) a été commandé par Maki Maruyama, directrice de la maison Jugetsudo à Paris, à l'auteure gastronomique Chihiro Masui. L'éditeur du Chêne le présente , mais je préfère la tournure du client .  Les thés japonais sont tous présentés, ceux de la maison détaillés. Toute infusion est cha au Japon, sauf les herbes médicinales chinoises qui ne sont pas considérées comme des boissons. Les amateurs de cuisine, surtout japonaise, sont servis: les recettes avec du thé occupent 100 pages, texte à gauche, photo pleine page à droite, plus deux pages de recettes de base - comme la cuisson du riz - à la fin. Mon chapitre préféré, celui de la préparation, commence à la page 103 et détaille, photos à l'appui, le type de théière et de "tasses" pour chaque famille de thé, en plus des habituelles températures et quantités pour chacune, et s'achève sur la "cérémonie du thé", telle que pratiquée à Jugetsudo, qui ne s'identifie ainsi à aucune des grandes écoles. Par deux fois dans ce livre, une grand-mère est citée pour nous rappeler de garder la main fermée: ce n'est pas une feuille d'érable. Il n'y a aucune bibliographie et le carnet d'adresses se limite à celles des boutiques J à Paris (1) et au Japon (6), 4 points de vente, 2 pour les pâtisseries et ingrédients japonais à Paris, et 6 au Japon pour les objets du thé.

Le plus âgé (1965) et le plus petit (format poche) se consacre, ainsi que son titre Tea Cult of Japan le clame, à la cérémonie du thé, donc au matcha, dans sa version légère ou épaisse. Le Japan Travel Bureau le publie depuis 1935; Fukukita enseigne aux étrangers l'art du chanoyu et a rédigé cette 9e édition pour les touristes. Les pages sont bien remplies, (maintenant jaunies), les photos sont nombreuses quoique petites et plus souvent en noir et blanc, les détails abondent. Le lectorat visé serait plutôt les étrangers séjournant quelques mois ou années, ou planifiant un tel voyage. Le chapitre historique se termine sur les écoles: les trois fils de Rikyu en ont chacun développé une, l'harmonie règne entre elles selon l'auteur, qui en nomme trois autres établies par des seigneurs. Il ne précise donc pas l'école en décrivant minutieusement toutes les étapes d'un léger usucha, depuis l'invitation, une semaine avant, jusqu'aux remerciements, dès le lendemain. Il propose ensuite des versions plus familiales, indiquant toujours comment l'étranger novice doit se comporter (apporter ses serviettes de papier, prendre au moins une gorgée même si l'aspect du thé répugne, admirer les objets, questionner, ...). Il passe ensuite au sérieux koicha, servi lors d'un kaiseki, qui dure 4 heures. À cette époque (années 60), les invités pouvaient fumer entre les étapes mais devaient éteindre dès que résonnait le gong les invitant à revenir sur les tatamis. Il souligne les différences entre l'usucha et le koicha: vieux théiers, un seul bol pour tous les invités, la boîte à thé sera en poterie, souvent ancienne, et conservée dans un étui de tissu précieux, qui sera aussi examiné par les participants. Il enchaîne ensuite sur de nouvelles façons de procéder, dans un salon moderne par exemple, sur une table, avec des chaises, pour accommoder les vêtements occidentaux ou éviter de se déchausser. La bibliographie énumère 11 livres, sans aucune année de publication.

Encore plus centré sur le matcha et sa cérémonie, le catalogue d'exposition publié par les presses de l'université Yale en 2009 est un ouvrage rigoureux, minutieusement recherché et si riche d'informations que j'ai fini par me demander pourquoi j'avais tant de mal à le traverser. Voici la seule photo que j'ai pensé à prendre pour illustrer mes difficultés, physiques, quand je les ai identifiées.


Tea Culture of Japan: Chanoyu, Past and Present
Les pages sont grandes mais laissent beaucoup de blanc, de très larges marges du côté de la gouttière et à peu près rien au centre, où il faut presser pour réussir à lire la fin des lignes, ce qui fait souffrir la reliure et le lecteur. Le seul livre qui m'ait fait regretter qu'il ne soit pas électronique, me laissant décider de la taille de la police, me permettant d'appuyer sur un mot pour obtenir sa définition et de surligner les passages pour les annoter. C'est donc un mémoire une thèse le premier catalogue en anglais d'une exposition consacrée à la cérémonie du thé et à 96 objets, anciens et modernes. Quand trois chasaku anciens sont comparés, celui de Rikyu est le plus foncé, le plus mince et le plus léger, chiffres à l'appui. Le glossaire en anglais inclut le mot en caractères japonais, comme la bibliographie "pour aller plus loin" offre des ouvrages de référence en anglais ainsi que des livres en japonais.



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