23 mars 2014

mots

Et tous à la fois d’y aller de leurs commentaires : ils avaient d’abord cru que c’était encore une tâche, une corvée autant dire, qui leur tombait dessus! Mais, puisque c’était juste une affaire de thé, ouf, ils se tranquillisaient; au pire, il serait question de fixer le montant de leurs impôts pour l’année à venir, et ça, c’était pas compliqué vu que les théiers, ils poussaient là, sous le nez de tout le monde et tout le monde pouvait contrôler, compter les plants, calculer le poids de feuilles que chacun pouvait livrer…
Mais, tandis que de gros soupirs de soulagement s’échappaient de toutes les poitrines, Shi Debao, lui, commençait à se faire de la bile : comment réagiraient-ils, quand ils apprendraient qu’on leur demandait l’inimaginable, cueillir le thé en hiver! Quel tracas! Rassurés pour le moment, ils risquaient fort d’être violents devant la vérité toute nue!


Liu Xinglong Du thé d’hiver pour Pékin v.f. 2004, v.o.c. 1997

À une cinquantaine de mètres environ à l’est du Ritz subsistait l’un de ces salons de thé poussiéreux comme on en voit dans tout Londres, et c’est là que – vous n’allez pas me croire – le jeune Bingo s’engouffra tel le véloce lapin rentrant au terrier. Et avant que j’aie eu le temps de dire « ouf », nous étions incrustés autour d’une table, ornée, non loin du pourtour, d’une morne mare de café abandonnée par un précédent client.
 P.G. Wodehouse L’inimitable Jeeves Omnibus 2008 The Inimitable Jeeves 1923

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