20 janvier 2014

Patience, encore

La communication entre Picasa et Blogger ne se fait toujours pas.

Le troisième numéro proposait un débat sur le système des écoles qui régit encore aujourd'hui tous les arts traditionnels japonais; deux articles anonymes pesaient le pour et le contre de cette forme très particulière d'organisation. L'auteur qui défendait la tradition estimait que c'était justement grâce à la transmission héréditaire au sein d'une même famille du savoir acquis que la cérémonie du thé, l'ikebana, le nô ou le kabuki avaient été conservés à travers les siècles et étaient encore vivants aujourd'hui. L'autre article était une critique acerbe de la sclérose du système. Pour l'auteur, la transmission héréditaire du pouvoir interdisait à toute personne étrangère au clan d'avoir du talent et de s'épanouir au sein de l'école. La création était remplacée par un système d'obtention à l'ancienneté de diplômes fort onéreux. Avec de l'argent et de la patience, n'importe qui pouvait devenir un "petit maître" autorisé à enseigner son art dans la soumission la plus totale à la "maison-mère". C'était un système féodal corrompu qui refusait toute innovation et tout progrès.
YAMAMURA Misa Des cercueils trop fleuris v.f. 1993


« Premier Printemps » et « Fleur de Lotus » avaient fait édifier leur propre cha no yu dans un coin retiré du jardin de la maison de thé, et c’est là que chaque jour, à cinq heures, Fisby se rendait drapé dans sa robe de chambre. Avec beaucoup de patience, les deux jeunes femmes l’initiaient aux mystères de l’étiquette, et les leçons portèrent si rapidement leurs fruits que Fisby put bientôt tenir sa place sans être constamment obligé de penser aux petits détails. Les gestes imposés lui étaient à présent familiers, et il pouvait en toute quiétude se laisser aller à la contemplation du cadre harmonieux que le calme faisait mieux apprécier.
Sans doute ne comprenait-il pas très exactement le sens profond des gestes rituels, mais il savait fort bien qu’après une journée de travail son plaisir était réel d’aller se délasser un peu sous les ombrages du jardin. Quel soulagement d’abandonner en entrant tous les problèmes à résoudre et les questions insolubles!
Vern Sneider L’honorable maison de thé 1953 The Tea House of the August Moon 1951

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